Bien sûr tous ces aigles de la pensée, de Jean Viard (sociologue de France Info) jusqu’à Jean Garrigues (historien de télé) sont un peu gênés aux entournures mais tout de même nous appellent, comme Leila Slimani, Jean Birnbaum et tout le journal Le Monde à avoir « le courage de la nuance ». Marc Lazar, invité giratoire des médias raisonnables s’alarme presque sur C Ce soir : « illibéralisme », et puis quoi encore ? pourquoi pas dictature pendant qu’on y est. « Dictature » : c’est le motif de s’esclaffer grassement de toute la bourgeoisie macroniste, qui pense que « élections formelles » et « presse privée » épuisent tout ce qu’il y a à entendre par démocratie. Le reste n’existe pas. « Allez donc voir en Corée du nord ». Le macronisme n’est pas que la république policière en voie de fascisation : c’est aussi l’empire des débiles.
Malheureusement, ils ne sont pas les seuls à qui il faut faire comprendre la différence entre un état et une évolution, un point et une trajectoire — et une vitesse de parcours de la trajectoire à partir du point. Le problème avec les emplois du mot fascisme contraints de coller parfaitement à la situation du moment et à elle seulement, c’est qu’en effet avant l’heure c’est pas l’heure, mais qu’après l’heure c’est trop tard.